Coup de cœur sans précédent en 2016, « Premier Contact » est un des meilleurs moments de cinéma que j’ai pu passer récemment. Dès le départ, j’ai eu un bon « feeling » avec ce film qui me faisait fortement penser à « Contact » (1997), avec l’excellente Jodie Foster, dont l’intrigue partage des caractéristiques très similaires.

Porté par le très bon jeu d’actrice d’Amy Adams, on suit le parcours de Louise Banks, linguiste passionnée, à qui l’on confie la mission délicate de communiquer avec une race extra-terrestre dont les vaisseaux viennent d’arriver sur Terre.

« Premier Contact » se démarque des autres productions cinématographiques SF de la fin d’année par son approche scientifique et technique du genre. Pas de vaisseaux qui s’agitent dans tous les sens ou d’exploration dans l’immensité interstellaire mais une certaine contemplation, une invitation à la réflexion sur les mécanismes de l’univers et sur les réactions face à des visiteurs de l’espace. Certains clichés restent présents (il ne me semble pas avoir beaucoup vu de films ne représentant pas la Chine et la Russie sortant leurs grosses ogives nucléaires à la moindre occasion) mais on prend un réel plaisir à découvrir les différentes étapes de cette rencontre inter-espèces.

Ce qui m’a beaucoup séduit également, c’est ce personnage principal qui ne soit pas un stéréotype et qui soit linguiste, métier qui n’est pas souvent représenté à l’écran. Je garde des réserves sur la représentation de son travail (ma connaissance de la linguistique se limite à quelques notions basiques qui sont mises en avant durant le film, comme faire le lien entre le mot et ce qu’il signifie) qui me donne l’impression que Louise Banks est une super-héroïne de la discipline, capable de parler toutes les langues du monde et de comprendre n’importe quelle structure syntaxique d’un claquement de doigts. Cela dit, j’ai beaucoup apprécié ce développement autour de la notion qu’apprendre une nouvelle langue implique une manière différente d’articuler sa pensée.

Cette réinterprétation, basée sur mes compétences en linguistique, n’aurait certainement pas fait avancer l’intrigue du film. Réjouissons-nous donc que je ne travaille pas dans l’industrie du cinéma.

L’un des atouts majeurs de ce film tient dans son retournement principal, que je vais  garder le plus mystérieux possible et qui reste suffisamment subtil pour ne pas être deviné trop tôt dans l’histoire*.

Je pourrais écrire des kilomètres pour évoquer la construction narrative qui peut paraître légèrement confuse, l’esthétique épurée des vaisseaux ou la forme singulière des créatures extra-terrestres, mais je vais plutôt conclure sur ce qui fait la force de cette histoire.

Si je sors souvent des salles de cinéma des questions plein la tête, cette fois ce n’est pas pour m’interroger sur les trous scénaristiques mais plutôt pour sur la dimension philosophique du sujet abordé. Une sensation très rafraîchissante qui ne m’était pas arrivée depuis un bon moment et que je ne saurais que trop conseiller.

*Sauf pour les personnes, comme moi, qui auraient vu la veille l’épisode de Star Trek : Deep Space Nine qui utilise exactement les mêmes ressorts scénaristiques. Mauvais timing télévisuel pour le coup, qui m’a légèrement gâché la surprise…