La grande mode en matière de série en ce moment est d’adapter des films connus, ayant idéalement eu un certain succès, pour nos petits écrans. « 12 Monkeys », le chef d’œuvre de Terry Gilliam n’est pas épargné.

Dur d’imaginer qu’on puisse s’attaquer à ce monument dystopique sans tout saccager. Il faut dire qu’en plus d’un scénario génial, il possède deux arguments difficile à battre :

arguments

Argument n°1 & argument n°2

Alors, que vaut une « armée des 12 singes » sans le délire gilliamesque ? Pour tout vous dire, c’est loin d’être raté.

Au niveau scénaristique, on retrouve la même base que celle du film et du court-métrage précédents. James Cole est envoyé dans le passé pour empêcher la libération dans la nature d’un agent pathogène qui a détruit la majorité de la population terrestre. En se basant sur les bribes d’un message laissé par le Dr. Cassandra Railly, il remonte la piste qui doit l’amener jusqu’au créateur du virus pour le détruire.

On pourrait se dire qu’en ayant vu le film, l’intrigue est entièrement révélée d’avance, or la subtilité intéressante du format série est de pouvoir multiplier les pistes et d’apporter de la profondeur aux personnages. Ainsi de nombreux aspects de l’histoire sont développés pour transformer la quête de l’origine du virus en une véritable partie de Cluedo.

Le monde post-apocalyptique est également approfondi, montrant qu’il est partagé entre des survivants sauvages et des scientifiques plein d’espoir qui tentent tout ce qu’ils peuvent pour sauver ce qu’il reste du monde. On nous dévoile des pans de la vie de Cole qui ne pouvaient pas être présentés en 2 heures de film : ses relations dans le futur (un meilleur ami, la scientifique à l’origine du voyage dans le temps) mais aussi le lourd tribut qu’il paie pour ses excursions temporelles.

12monkeys_personnages

James Cole, Cassandra Railly et Jennifer Goines recherchent l’origine du virus.

L’intrigue s’appuie sur le lien qu’il va nouer au fil du temps avec le Dr. Railly, la médecin au CDC (Centers for Disease Control and Prevention) dont les messages vont servir à renvoyer Cole dans le passé. Pour atteindre son objectif, le héros va d’abord devoir convaincre la jeune femme qu’il peut voyager dans le temps et que ce qu’il dit est vrai. Chose peu aisée, on en conviendra.

Grâce à la liberté accordée par le format série, les multiples facettes de cette relation bien particulière sont tissées au fur et à mesure, explicitant les complications rencontrées par le Dr Railly pour aider à sauver le futur, tout en subsistant dans son présent.

Bien que les acteurs n’aient pas des têtes très connues (sauf peut-être Kirk Acevedo, que certains fans reconnaîtront comme l’agent Francis de Fringe), ils font clairement partie des atouts de la série, notamment l’actrice Emily Hampshire, qui tient le rôle interprété précédemment par Brad Pitt et qui reprend le flambeau avec brio.

S’il fallait trouver un défaut à la série, ce serait surtout l’absence de ces plans si caractéristiques de Gilliam (gros plans, déformations, couleurs vives). Mis à part cela, l’ancien Monty Python peut aller se rhabiller.

Les différentes pistes proposées par ce scénario sont palpitantes. Organisations malfaisantes, conspirations, sectes, trahisons, timelines parallèles, erreurs dans les sauts dans le temps, les intrigues se multiplient et sèment le trouble.

Une réinterprétation télévisuelle qui se dévore et qui, gage de qualité, amène même les initiés de la première heure à se demander sans cesse : « Quelle est donc cette fameuse armée des 12 singes ? »

Trailer (en anglais)