L’une des sorties cinéma de cette semaine est « Horns », un film d’horreur américano-canadien produit et réalisé par Alexandre Aja (« La colline a des yeux ») avec pour vedette Harry Potter Daniel Radcliffe.

Commençons par résumer :

Ignatius Perrish vit dans un tourment permanent depuis que sa compagne, Merrin, a été retrouvée morte au pied d’une cabane dans les bois. Accusé de l’avoir tuée et venant d’échapper à la condamnation à perpétuité, il se retrouve seul contre l’opinion de tous, persuadés de sa culpabilité. Après une nuit alcoolisée, il se réveille avec une paire de cornes capables de révéler les plus sombres secrets des gens qu’il croise et qui lui permettront de découvrir l’identité du véritable coupable.

horns_poster

Ignatius Perrish

Adapté d’un roman de l’écrivain fantastique Joe Hill, le film allie habilement un scénario policier avec les éléments classiques de l’horreur. Si l’intrigue policière est cousue de fil blanc, l’intervention divine des cornes la fait avancer et se fait même le prétexte de quelques scènes assez humoristiques.

Loin de tomber dans la facilité d’associer des pouvoirs au personnage qui le feront changer du tout au tout, son évolution se fait avec plus de subtilité. Ces cornes fantastiques ne font pas d’Ignatius quelqu’un de bon ou de mauvais, il reste un humain qui entend des vérités profondément cachées et qui doit s’en arranger. Plus il comprend le fonctionnement de ses cornes, plus il va manipuler les gens pour découvrir les responsables dans la mort de Merrin, donnant lieu à quelques scènes à l’ambiance survoltée mais vraiment drôles.

Cependant il n’y a pas cet excès de pouvoir qu’on peut trouver dans certains films de super-héros. Certes, il peut survivre à des coups violents sans pour autant avoir d’avantage disproportionné sur ses adversaires.

Au-delà des genres abordés, se dessine également en toile de fond la très belle histoire d’amour entre Ignatius et Merrin. Entre enquête et flash-backs, la force des sentiments du couple est révélée à travers le temps. Depuis leurs premiers regards dans l’enfance jusqu’à l’instant de la mort de Merrin, on assiste à une histoire émouvante et pure.

Ignatius et Merrin, une histoire émouvante.

Ignatius et Merrin, une histoire émouvante.

Bref, ce film est une sorte d’OVNI, mêlant de nombreux styles, qui laisse une bonne impression à la sortie de la salle. Malgré une bataille finale un peu longue et pesante, l’ensemble du film se laisse regarder, même les morceaux un peu gores. Les acteurs sont très bons, et portent bien l’histoire de bout en bout. Je me permettrai un mini-spoiler pour exprimer mon gros coup de cœur pour le jeu de l’acteur incarnant le coupable dont un pouffement de rire sadique sait exprimer toute sa démence en fin de film.