En cette période de remise en question de mes petites addictions, j’en viens à me demander quelles substances utilisent les gens pour avoir tant d’idées et d’énergie. Je m’interroge particulièrement sur les produits, très certainement illicites, que prennent les scénaristes de cinéma depuis que j’ai eu l’occasion de voir le film « Iron Sky ».

Plus glamour, plus moderne, les nazis sont de retour !

Plus glamour, plus modernes, les nazis sont de retour !

Pour vous situer : nous sommes en 2018. La présidente des Etats-Unis envoie deux astronautes sur la Lune pour promouvoir sa candidature aux prochaines élections. Arrivés sur notre satellite, ils découvrent une base militaire aux mains des Nazis. Oui, depuis plus de 70 ans, ces salauds se sont réfugiés à l’abri sur la face cachée de la Lune et attendent le moment propice pour venir « libérer » les peuples de la Terre.

Jusque là, c’est un scénario plutôt délirant mais plus l’histoire avance et plus la drogue prise a dû être violente.

Avec des médicaments qui rendent blancs, une campagne électorale menée par des Nazis relookés glamour et une apothéose donnée par une « Meteorblitzkrieg », il y a quelque chose de subjuguant dans l’improbabilité de ces ressorts scénaristiques. Il est assez difficile de comprendre ce que l’on est en train de regarder sur le coup. On se trouve face à une parodie de film de guerre qui devient une parodie politique, puis de film d’action.

Une fois que l’on a saisi que les scénaristes sont en roue libre et qu’il n’est pas utile de tenir compte de l’ensemble du scénario, il est plus facile de se laisser aller.  L’esprit surprend, fait sourire et permet aussi quelques éclats de rire (surtout lors de la scène hommage au film « La Chute »).

Issu des idées excentriques d’une équipe finlandaise, sous la direction de Timo Vuorensola, ce long métrage reprend tous les clichés possibles sur les différents aspects que traite le film. Non seulement sur les Nazis, classiquement vus comme les méchants despotes, mais aussi sur les Etats-Unis, les personnalités proche du pouvoir ou sur les relations internationales. Au-delà de l’énormité des situations, on sent une critique acerbe sur l’hypocrisie du monde politique. Entre la présidente qui n’hésite pas à utiliser une idéologie que son pays a combattu pour séduire l’électorat et rester au pouvoir, ou les représentants de l’ONU qui s’accusent tous à la moindre attaque, le fond est grinçant à souhait.

Cet OVNI cinématographique, pourtant classé comme de la science-fiction, aurait sa place parmi les nanars de ce monde. Bien que farfelu et décapant, il est clair que, si on ne décroche pas dès les premiers instants, c’est la curiosité plus que la qualité du film qui pousse à regarder jusqu’à la fin.